jeudi 10 mai 2012

Le 10 Mai 1940, il était possible de déjouer Hitler, rien ne fut fait : Ce fut le désastre (révisé le 30 / 09 / 2023)



L'inadmissible "surprise"


Au début de Mai 1940, les armées de l'Ouest Européen faisaient face à la Wehrmacht du IIIème Reich.

Hitler avait pu tester en vrai grandeur ses conceptions contre la Pologne avec la complicité totale de l'URSS de Staline.

Il lança un assaut suivant des modalités que nos généraux en chef n'avaient absolument pas prévues : Nos chefs militaires avaient été choisis par des politiciens, auto-proclamés "sérieux et responsables".

Certains agents d'influence politicienne, de nos jours encore, vantent "l'intelligence pénétrante" de ces généraux (Gamelin, par exemple !!!). 

Pourtant, d'autres chefs militaires, moins gradés - parce que moins dociles - moins conformes au - déjà - politiquement correct (De Gaulle, par exemple) avaient compris depuis longtemps ce qui allait se passer.



L'alerte : Parfaitement donnée la veille au soir


La bataille commença par le Ciel, et elle commença mal : Tous les aérodromes de Belgique et de Hollande furent dévastés.

Dans certains d'entre eux, en Belgique notamment - et bizarrement - les avions, alignés bien en vue au centre du terrain, semblaient avoir été disposés exprès pour favoriser leur destruction

En France, ce fut à peine meilleur.

De la Grande Guerre, nous avions conservé la sale habitude d'avoir des aérodromes proches du front, pour pouvoir répondre instantanément aux appels des tranchées (les avions de 1918 croisaient, en général, à 130 km/h).

Evidemment, cette proximité immédiate de la ligne de front (20 km) ne tenait aucun compte du triplement des vitesses de croisière des avions modernes par rapport aux anciens.

Il réduisait surtout le délai entre d'alerte de franchissement de nos lignes et le moment où nos avions étaient susceptibles de subir un bombardement

En conséquence, ce trop bref délai (inférieur à 5 minutes) diminuait les chances de survie de nos avions comme de nos pilotes, de nos mécaniciens et des autres soldats présents sur nos bases. 

Par contre, ce même délai hyper court augmentait nettement le taux de survie des bombardiers ennemis (personne n'était en mesure de les descendre à vue).


Pire encore, la plupart du temps, beaucoup de nos pilotes dormaient chez l'habitant plutôt que sur leur base. Leur trajet de retour à la base prenait donc de 5 à 10 minutes : Ce délai supplémentaire était inacceptable.

On avait oublié qu'à la guerre, le confort est chose totalement secondaire. 

Au matin du 10 Mai, tout ce gentil petit monde naïf fut réveillé par le ronronnement des moteurs des bombardiers nazis, le crépitement de leurs mitrailleuses et les explosions de bombes. 

Si une cinquantaine de nos avions furent perdus ce jour-là, deux ou trois fois plus eurent besoin de réparation. Certains durent ensuite être abandonnés devant l'avancée des troupes ennemies.



Les failles  inexploitées de l'ennemi 


Ce jour-là, la majorité des groupes de bombardement Allemands n'étaient pas escortés.

Nos pilotes de chasse n'étant pas prêts à sauter dans leurs avions aux premières lueurs de l'aube, ils ne purent pas profiter de cette occasion en or pour saigner à blanc le potentiel offensif Allemand. 

Par contre, des dizaines d'avions Français brûlèrent au sol, en particulier beaucoup d'avions d'observations présents sur la zone cruciale de Sedan. Leur absence fut catastrophique.

Si nos pilotes de chasse avaient tous été en place le 10 Mai 1940 à 04:00, il leur aurait été possible, avec les avions disponibles (même les MS 406) de tripler les pertes Allemandes et de réduire considérablement les nôtres.

Nos avions d'observation et de bombardement, eux, auraient dû être basés 200 km plus à l'intérieur des terres. Ils auraient eu besoin de 30 minutes à une heure pour être à pied d'œuvre.  


Leçon à toujours garder en mémoire


La claque monstrueuse que la France, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas et la Grande Bretagne reçurent ce jour-là, prélude à notre commune défaite, doit et devra toujours être vue comme une précieuse leçon :
  • Notre goût immodéré - et toujours actuel - pour le déni de la réalité, qui entraîne toujours une immense lenteur de réaction (2021 : cela est toujours vrai). 
  • Un pacifisme imbécile, poussé par les agents du totalitarisme, s'étalait dans toute l'Europe occidentale.
  • L'illusion des formules magiques, du style "plus jamais cela", toujours fausses, encore présentes et toujours nuisibles.
  • Le manque total de solidarité des USA
  • L'hostilité évidente de Staline, qui obligeait toute l'URSS à le suivre, allaient entraîner des conséquences monstrueuses pour le Monde entier.

Tout cela doit être connu, rappelé, pour que les marchands d'illusions soient écartés des affaires du pays.

Honneur et compassion pour tous nos militaires et tous les militaires Alliés qui ont tant souffert.

Bien sûr, ceux qui n'avaient rien fait ont trouvé utile d'insulter nos soldats et notre Nation.

Bien des arrière-pensées soutenaient ces insultes : Elles ne doivent être ni oubliées ni pardonnées, d'où qu'elles soient venues.



Là-dessus, j'ai pris conscience que le Président Chirac en avait fait le jour de commémoration de l'esclavage. 

Et, au fond, ce n'est pas sans lien : Le 10 Mai 1940, Hitler lançait une offensive qui n'avait qu'un but, faire de notre Grande Nation (et de quelques autres) des nations d'esclaves.


Nos dizaines de milliers de soldats, morts pour la France dans la Bataille de France qui s'en suivit, ont versé leur sang pour que les nazis ne réussissent pas leur œuvre de mort.

Ils ont prélevé de nombreuses vies de remarquables soldats Allemands dont le Général Guderian se plaignait, à longueur de pages dans ses mémoires, qu'elles lui avaient cruellement manqué sur le Front Russe. 

Tant mieux ! 



A part quelques sites (comme l'excellent Chars Français) et quelques périodiques, le gros des médias n'en parlent pas. 

Quand, par extraordinaire, nos médias en parlent, ils débitent toujours les mêmes âneries.

Ils ont vraiment grand tort.



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